Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada (CPVPC) vient de publier son rapport d'enquête sur l'utilisation par Apple d'identifiant unique d'appareil (UDID) à des fins de publicités ciblées.
Même si le CPVPC conclut que la plainte est résolue car Apple a modifié ses pratiques durant l'enquête (par. 50 et 57), le CPVPC rappelle néanmoins que:
- "des renseignements qui, à eux seuls, peuvent ne
pas être considérés comme personnels peuvent être considérés comme
personnels lorsqu'une organisation a la capacité d'établir un lien entre
ces renseignements et un individu identifiable" (par. 34). Dès lors même si les identifiants utilisés par
Apple, "en eux-même et indépendamment de tout autre renseignement
disponible, ne permettent pas nécessairement d'identifier un individu,
[Apple a néanmoins] la capacité de faire le rapprochement entre ces
identifiants et des individus [notamment "en cas de fraude, aux fins du
soutien à la clientèle ou pour se conformer à un ordre de la Cour" (par. 11)]" (par. 35). Par
conséquent, "étant donné qu'Apple peut associer ses [identifiants] à
des détenteurs de comptes personnels Apple, [le CPVPC] est d'avis que
les identifiants [utilisés par Apple] constituent des renseignements
personnels au sens de la [Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques ou LPRPDÉ]" (par. 35);
- en vertu de la LPRPDÉ, le consentement peut
prendre une forme différente en fonction "de la nature et de la
sensibilité des renseignements et des attentes raisonnables de
l'individu" (par. 36) tout en précisant que les avis expliquant les raisons de la
collecte et les utilisations qui seront faites des renseignements
personnels doivent être "suffisamment clair[s] et compréhensible[s] pour
servir de fondement à un consentement valable des utilisateurs à
l'utilisation [des identifiants] aux fins de la publicité
comportementale en ligne" (par. 40). Comme Apple a modifié ses pratiques en
cours d'enquête, le CPVPC considère que les avis sont suffisants (par. 40);
- Apple, comme elle "contrôle le fonctionnement de son système d'exploitation iOS, puisque c'est elle qui l'a conçu" (par. 43) doit "s'assurer
que l'utilisateur donne un consentement valable à la communication
de [ses] renseignements personnels" (par. 44) aux développeurs d'applications. Comme les pratiques d'Apple ont été modifiés en cours d'enquête (i.e. réglage de
l'appareil et Apple ne donne plus accès aux identifiants en cause aux
développeurs d'application depuis le 1er mai 2013), le CPVPC considère que le consentement est "valable à ce qu'Apple communique [l'identifiant] à des développeurs d'applications à des fins publicitaires" (par. 47).
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