Le Conseil d'État (plus haut tribunal de l'ordre administratif français) a rejeté, le 7 février 2014, la requête en suspension d'exécution de Google (billet) contre la décision de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) (billet) ordonnant à l'entreprise de publier sur son site le communiqué suivant:
"Communiqué: la formation restreinte de la Commission nationale de l'informatique et des libertés a condamné la société Google a 150 000 euros d'amende pour manquements aux règles de protection des données personnelles consacrées par la loi "informatique et libertés". Décision accessible à l'adresse suivante: http://www.cnil.fr/linstitution/missions/sanctionner/Google/"."(Source: CNIL, Délibération n°2013-420, p. 28)
L'ordonnance de rejet du juge des référés est notamment fondée sur les considérants suivants :
"5. Considérant que la société requérante soutient que la publication ordonnée par la CNIL, sur la page d’accueil google.fr, utilisée par de très nombreux internautes, porterait une atteinte irréversible à sa réputation, de sorte que, alors même que le juge du fond ferait droit à sa demande d’annulation, le préjudice subi ne pourrait être réparé ; que, toutefois, la société, à laquelle il est d’ailleurs loisible, comme le relève la CNIL, de faire connaître aux utilisateurs de ses services, à l’occasion de la publication prescrite par la Commission, son désaccord avec les griefs retenus et sa décision de demander au Conseil d’Etat, statuant au contentieux d’annuler la sanction dont elle fait l’objet et qui sera en mesure, en cas de modification ou d’annulation de cette sanction, d’en informer pleinement les utilisateurs d’internet, n’apporte aucun élément de nature à établir qu’un tel préjudice irréparable pourrait résulter de l’atteinte qui, selon elle, serait portée à sa réputation ;6. Considérant, par ailleurs, que la société ne saurait soutenir et n’allègue d’ailleurs pas qu’une atteinte grave et immédiate pourrait être portée, par la sanction dont la suspension est demandée, à la poursuite même de son activité ou à ses intérêts financiers et patrimoniaux ou encore à un intérêt public ;7. Considérant qu’il résulte de ce qui précède que la condition d’urgence posée par les dispositions de l’article L. 521-1 du code de justice administrative ne peut être regardée comme remplie ; qu’ainsi, sans qu’il soit besoin d’examiner si l’un au moins des moyens soulevés par la société est de nature à créer, en l’état de l’instruction, un doute sérieux sur la légalité de la sanction complémentaire litigieuse, la demande de la société Google Inc. tendant à ce que soit ordonnée la suspension de son exécution doit être rejetée ; "(Source: Conseil d'État, Ordonnance n°374595, 7 février 2014)(nos soulignés)
On peut dès lors, et ce pour 48 heures à partir du 8 février 2014, voir le communiqué mentionné précédemment sur la page d'accueil de google.fr.
Il convient de mentionner, comme le rappelle la CNIL que
"cette décision ne préjuge pas du recours au fond qui demeure par ailleurs pendant devant le Conseil d'État"(Source: CNIL, Actualité, 7 février 2014)
À suivre donc ...
Pour aller plus loin, voir notamment:
- CONSEIL D'ÉTAT,
- Ordonnance n°374595 du 7 février 2014, Société Google Inc.
- "Sanction prononcée par la CNIL à l’encontre de la société Google Inc.", Communiqué, 7 février 2014
- COMMISSION NATIONALE DE L'INFORMATIQUE ET DES LIBERTÉS,
- "Le Conseil d’Etat rejette la demande de suspension de Google Inc.", Actualité, 7 février 2014.
- Délibération n°2013-420 de la formation restreinte prononçant une sanction pécuniaire à l'encontre de Google Inc., 3 janvier 2014.
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